Ce projet de loi sur les structures sportives n’en finit pas avec les polémiques et la controverse qu’il crée. La dernière polémique n’est pas petite ou «gérable». Le directeur des affaires juridiques au ministère des Sports est monté au créneau pour répliquer au président du Cnot. Cette fois, c’est un bras de fer clair et intense avec un passage en force du ministère qui insiste sur le plafonnement du nombre des mandats à trois, y compris au Cnot. Chose que le président du Cnot rejette à l’image de tous les présidents de fédérations qui se basent sur la réglementation internationale sportive. Une réglementation qui ne met pas un plafond de mandats (CIO, Fifa…) pour un président. Entre ce que dit le ministère des Sports et ce que défend le président du Cnot qui brandit, entre les lignes, la menace des sanctions contre les sportifs tunisiens, il y a un blocage et surtout une dissension qui met fin à un préjugé. Celui de la mainmise du président du Cnot sur ce projet et sur son intervention pour changer les clauses qu’il voit contre ses intérêts. Où peut aller donc ce bras de fer ? Et est-ce que ce projet, qui a traîné et qui a été conçu par quelques juristes (contrairement à ce que le ministère a avancé, ce projet n’était pas participatif), va être appliqué par un Cnot et des fédérations où le poste de président est si «sacré» ? Toutes ces rixes et ces «chicanes» montées de toutes pièces n’ont rien à voir avec le contenu de ce projet de loi, ni avec les modalités de gouvernance et de contrôle qui vont être instaurées, mais avec un seul et ô combien considérable, celui du nombre de mandats en tant que président d’une structure sportive. C’est le seul détail qui bloque ce projet : ces mois de retard s’expliquent par ce conflit sur le nombre de mandats. Pas plus. C’est vrai qu’ailleurs, notamment au CIO et dans les fédérations sportives internationales, il y a des présidents qui traînent pour des années sans que les règlements ne les obligent à s’arrêter. Mais ces mêmes règlements, cette même loi sportive, ces médias, cette opinion sportive, ces organes de l’Etat, notamment les ministères des Sports, interviennent sans pitié pour détrôner un président d’une structure sportive. Ces outils de contrôle et cette «main invisible» recadrent n’importe quel premier responsable quand il dérape. Les exemples de Blatter, Platini, Le Graët, Rubiales en disent long sur l’austérité des règlements. Or, chez nous on ne peut jamais évaluer et contrôler un président de club, de fédération ou du Cnot. Ils sont «éternels», indétrônables, intouchables, et ce, par le jeu macabre de ces urnes et ce partage d’intérêts et de pouvoir avec les «électeurs», c’est ça la différence. Alors, on est parti pour un énième bras de fer au sujet de ce projet de loi sur les structures sportives qui réussit en ce moment (et paradoxalement) à faire du président du Cnot et de la FTF deux «alliés de circonstance».